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Dignité de Sans Voix/ Congo-asbl
5 décembre 2009

Pensée du jour

Quand nos populations sont maintenues dans la minorité par leur faute et/ou par manque d’un leadership collectif éclairé, ils reconvertissent leurs droits en cadeaux dispensés par une multitude de gouvernants et de leurs clients.

Le droit à une alimentation saine, à un habitat digne dans un environnement sain, à des soins de santés protégés socialement, à une éducation gratuite garantie, à un emploi dignement rémunéré, tous ces droits économiques, sociaux et culturels reconnus par plusieurs textes de droit national et international signés ou ratifiés par les gouvernants sont évoqués dans le cadre de la réalisation des promesses électoralistes. Ils font des exigences de leurs devoirs de gouvernants l’expression de leur bonté et de leur magnanimité à l’endroit de « leurs enfants en détresse ». Et les défenseurs des droits de l’homme et les citoyens ordinaires qui vont au-delà des libertés civiles et politiques pour aborder des questions liées à ces DESC  (droits économiques, sociales et culturels) violés sont combattus et/ou criminalisés. Les cas de Golden Misabiko,Nsiala Mpiangu Eric,Simon Lutonadio... sont de cas le plus récents chez nous.

Il y a dans cette approche affective de la politique une négation de l’importance des luttes citoyennes pouvant présider à la conquête et/ou à la reconquête de leurs droits au profit des récompenses que « les bons pères » accorderaient aux « enfants sages et dociles ». Il y a là une conception paternaliste de l’Etat faisant de ses biens ceux de « papa président » ou de « la maman présidente ». Et quand affamés,  « les enfants » voient arriver « leurs papas-gouvernants », ils peuvent chanter : « Papa aye, nzala esili » ! Bêtise !    

Rompre avec cette politique infantilisante de nos masses populaires pour une citoyenneté responsable et engagée devrait renter dans les programmes des luttes de tous les Mouvements Citoyens. Pour cause. Les droits et libertés fondamentales  n’ont jamais été, tout au long de l’histoire politique des peuples, les dons généreux  « des papas-gouvernants ». Les droits et libertés fondamentales s’arrachent. Souvent après des luttes citoyennes très âpres. Quand ils sont acquis, ils ne le sont jamais une fois pour toutes. Les vampires rodent tout autour pour les tailler en pièce. Refonder la lutte pour les DESC sur des textes juridiques nationaux et internationaux et faire de l’éducation civique un lieu d’apprentissage de ces DESC devraient  davantage mobiliser les Mouvements Citoyens qui existent déjà et ceux qui sont en train d’être créés. C’est à ce prix-là que nous pourrons passer, petit à petit, « des enfants du raïs en détresse » aux citoyens assumant, en conscience et par la pensée, la lutte pour leur émancipation de toute forme de tutorat.

Non. Un citoyen, fût-il en détresse, n’est pas un enfant. Nous y reviendrons.   

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  • La Dignité de Sans Voix est une Association de défense des droits humains elle a son siège en RDCongo particulièrement à Kinshasa la capitale. Association promouvant le respect des droits fondamentaux de tout les Congolais vivant en RDCongo.
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