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Dignité de Sans Voix/ Congo-asbl

22 septembre 2010

Enlèvement du Capitaine Dieudonné

Enlèvement du Capitaine Dieudonné
NDEMBU te SENDALI
Bonsoir Messieurs,
J'ai l'honneur de vous transmettre les informations suivantes sur l'enlèvement de mon grand frère, Ex-FAz et Capitaine des FARDC:
Il s'appelle NDEMBU TE SENDALI, Père de 4 enfants dont 3 garçons et 1 fille.
Il a été arrêté dans la nuit du 29 avril 2009 alors qu'il rentrait chez lui. Amené au Sous Commissariat du Poids Lourds vers 02 heures du matin, il y passa nuit. Le matin, le Commissaire du S/Ciat Monsieur LAGA, vient le trouver. Le Commissaire LAGA ayant reconnu notre Grand Frère comme son Chef Hiérarchique pendant la 2ème République, le relâcha aussitôt et demanda aux officiers de l'amener à la maison pour qu'il leur donne d'une amende.
Le même jour vers 10 heures, les Sous Commissaires EWULU du SD et MUJINGA des Services Spéciaux ont surgi au S/Ciat Poids Lourds pour récupérer notre Grand, le commissaire LAGA leur dit qu’après avoir examiné son dossier, il l'a relâché. Les deux Sous Commissaires EWULU et MUJINGA ont sommé le Commissaire LAGA de le ramener illico sinon il y aura des sérieux problèmes. D'après eux, le Commissaire LAGA a relâché le capitaine NDEMBU te SENDALI qui est l'ennemi du régime pace qu'il est de la Province de l'Equateur comme et que si par malheur il ne ramenait pas notre grand frère, il sera accusé de complicité et traité comme tel.
Craignant pour sa sécurité et celle de sa famille, le Commissaire LAGA envoya les Policiers qui avaient ramené notre grand frère à la maison pour montre aux deux Sous Commissaires EWULU et MUJINGA où se trouverait notre grand frère. Arrivé à la maison, ils ont séquestré notre grand frère comme un vulgaire criminel. Après ils ont envoyé deux jeeps remplis des Gardes Républicaines (GR) pour fouiller la maison. N'ayant rien trouvé, ils ont pillé la maison du Beau Père de notre grand frère parce que ce dernier habitait dans la parcelle de son Beau Père. Ils ont enlevé ses deux (2) beaux frères et sa belle soeur qu'ils ont amenés au Camp Kokolo.
La belle soeur fut violée pendant un mois qu'ils ont passé au Camp KOKOLO. A tel point qu'elle jura que comme cela est arrivé à cause de notre grand frère elle fera tout pour qu'il ne sorte pas vivant de cette affaire.
Son épouse est honnie dans sa famille à cause de ces bourreaux de peuple congolais.
LES DEMARCHES DE LA FAMILLE
1. Nous sommes allés voir les services des Droits de la MONUSCO jadis MONUC pour leur demander de suivre l'évolution de la situation de notre grand, ils nous ont donné un numéro de contact : (+243) 81 89 077 15. Après plusieurs semaines de contact avec eux, ils nous diront qu'ils ne peuvent rien pour nous.
2. Nous sommes allés auprès de la CROIX ROUGE, après " enquête ", la Croix Rouge a dit que pour lui le dossier est clos.
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LES PARCOURS DU CAPITAINE NDEMBU te SENDALI
D'après certains militaires de la GR, après son enlèvement, on l'a amené à la Garde Républicaine du Camp Tshatshi, quelques semaines après, on la transféré à la DEMIAP, après la DEMIAP, on l'a amené au CAMP KOKOLO. C'est à partit du Camp KOKOLO que l'on n'a perdu sa trace.
LES VOEUX DE LA FAMILLE DU CAPITAINE NDEMBU te SENDALI
1. NOS VOEUX LES PLUS PROFONDS EST QUE CETTE INFORMATION SOIT DIFFUSEE SUR INTERNET POUR QUE LE MONDE SACHE QU'ICI AU CONGO, ÊTRE RESSORTISSANT DE LA PROVINCE DE L'EQUATEUR EST DEVENU UN CRIME ET TOUT CE QUE LES GENS DISENT SUR CE REGIME N'EST PAS INFONDE.
2. QUE MONSIEUR LOUIS MICHEL ET LES POLITIQUES WOLLONS BELGES QUI SOUTIERNNENT CE REGINE, AURONT SUR LEUR CONSCIENCE LA MORT DES MILLIONS DES CONGOLAIS TUES INJUSTEMENT PAR CE REGIME.
PS : TOUT RECEMMENT UN PAPA HABITANT LA COMMUNE DE KINTAMBO A ETE ENLEVE A KINTAMBO/MAGASIN VERS 19 HEURES ET INTRODUIT DE FORCE DANS UNE JEEP PRADO BOUREE D'ARMES AUTOMATIQUES. SON CRIME : IL A LA MORPHOLOGIE D'UN ORIGINAIRE DE L'EQUATEUR ET IL MARCHE COMME UN MILITAIRE. IL A ETE SEQUESTRE AU PALAIS DE MARBRE PAR UN PELETON DES MILITAIRES FORMES A PWETO ET A KALEMIE, VENUS SPECIALEMENT POUR TERRORISER LA POPULATION ET SURTOUT LES SYMPATISANTS DE L'OPOOSITION PENDANT LES ECHEANCES ELECTORALES 2011. ILS LUI ONT CECI : VOUS LES RESSORTISSANTS DE L'EQUATEUR VOUS NE VOULEZ PAS LAISSER KABILA TRANQUILLE ET FAIRE 32 ANS COMME MOBUTU L'A FAIT. QUI VOUS DERANGAIT PENDANT QUE VOUS ETIEZ AU POUVOIR ? NOUS ALLONS VOIR AVEC VOUS PENDANT LES ELECTIONS A VENIR. EN 2006, VOUS AVIEZ HUMILIE LE RAÏS, MAIS CETTE FOIS, CA NE SE PASSERA PAS COMME CA. VOUS ALLEZ PAYER CHER.
IL A TROUVE SUR PLACE PLUSIEURS PERSONNES LIGOTEES DONT UN MULUBA. PAR GRACE POUR LUI SES BOURREAUX L'ONT LIBERE APRES LUI AVOIR RAVI 500 USD. ILS ONT DIT A LEUR CHAUFFEUR D'ALLER LE DEPOSER A KINTAMBO MAGASIN VERS 2 HEURES DU MATIN.
CE CHAUFFEUR LUI DIRA EN COURS DE ROUTE, N'ABANDONNE PAS LE SEIGNEUR DANS TA VIE. CAR CEUX QUI SONT RESTES SERONT EXECUTES VERS 3 HEURES DU MATIN A KINSUKA PRES DU FLEUVE. ET CE COMME CA QUE CA SE PASSE CHAQUE NUIT.
QUE VIVE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET SON PEUPLE.
STEVE SENDALI
From: teksendali@gmail.com

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10 septembre 2010

Résultats de l’enquête de l’Onu sur les viols dans l’Est de la Rdc


(Agence DIA 10/09/2010) 


Kinshasa, le 10 septembre 2010 – DIA - Au moins 302 personnes ont été victimes de viol, parmi lesquelles 235 femmes, 13 hommes 55 enfants dont 3 garçons sur l’axe Mpofi-Kibua, territoire de Walikale dans la Province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (Rdc), après l’attaque de 15 villages dans cette partie du pays pendant la période du 31 juillet au 2 août 2010.

Voilà ce qui ressort de l’enquête spéciale menée par le Bureau conjoint des Nations unies au droit de l’homme (Bcndh) du 25 août au 2 septembre dernier au sujet de ces violations de droit de l’homme qui auraient été commises par une coalition d’éléments armés des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (Fdlr), des Maï Maï Cheka et autres, rapporte le porte parole de la Monusco.



Madnodje Mounoubai l’a dit le 8 septembre 2010 au cours de la conférence de presse qu’il a tenue au quartier général de la Monusco à Kinshasa. Il ressort également qu’au moins 923 maisons et 42 boutiques ont été pillées et 116 civils enlevés et soumis à des travaux forcés pendant ces attaques, indique la même source.



Suite à cette recrudescence de l’insécurité, et face à l’augmentation observée des activités des groupes armés dans les territoires de Walikale et de Masisi, l’opération « Shop window » a été lancée le 1er septembre dernier dans les zones de Pinga, Kibua et Walikale par la mission onusienne. Une opération qui, soutient la Monusco , « vise à rassurer la population et de démontrer son engagement à utiliser toutes les ressources à sa disposition pour remplir son mandat de protection », précise t-on. La mission onusienne indique que cette opération initialement planifiée pour se dérouler du 1er au 6 septembre 2010 va se poursuivre jusqu’au 15 septembre prochain et s’étend sur une superficie de 4000 Km2 englobant ainsi la totalité des localités récemment affectées par les actes de pillage et de viols massifs.



Le plan d’action de cette opération consiste à mettre sur pied des bases légères de déploiement temporaire à partir desquelles les patrouilles sont organisés afin, entre autre, de dissuader toutes formes d’agression contre les populations. Il est aussi question pour les troupes de la Monusco de recueillir des informations sur les groupes armés en vue de toujours mieux contrer leurs actions criminelles. Au total 8 bases sur les 9 prévues sont déjà en place et 355 soldats sont déployés, souvent appuyés par les hélicoptères armés. A la date du 6 septembre, 165 patrouilles et 21 sorties d’hélicoptère ont été conduite, indique la Monusco.



Toujours en rapport aux questions de droits de l’homme, mais cette fois dans la province Orientale, le Bcndh a été informé de l’enlèvement de 10 personnes le 28 août 2010, par les éléments armés qui appartiendraient à l’Armée de résistance du Seigneur (Lra), à environ 3 km au Sud ouest de Duru, situé à 105 km de Dungu, dans le district de Haut-Uélé. A en croire la Monusco , trois d’entre ces personnes ont été retrouvées mortes par la suite. (Agence catholique DIA www.dia-afrique.org)

Mise à jour le Vendredi, 10 Septembre 2010 08:59
Vendredi, 10 Septembre 2010 08:53

© Copyright Agence DIA

10 septembre 2010

Encore un défenseur des droits humains enlevé en RDCongo.

Le gouvernement devrait enquêter sur cette affaire et protéger tous les défenseurs des droits humains soumis à de tels risques

Septembre 8, 2010

« Le climat d’impunité en République démocratique du Congo ne fait que favoriser la commission de nouveaux crimes. L’enlèvement de Sylvestre Bwira et les mauvais traitements qui lui ont été infligés ne représentent que la tentative la plus récente visant à intimider des défenseurs congolais des droits humains.»

Ilaria Allegrozzi de Protection International

(Goma, le 8 septembre 2010) - Les autorités congolaises doivent lancer une enquête rapide, impartiale et approfondie sur l'enlèvement d'un défenseur des droits humains et les mauvais traitements qu'il a subis dans la province du Nord-Kivu vers la fin du mois d'août, a déclaré aujourd'hui une coalition de 36 organisations internationales et congolaises de défense des droits humains. Les autorités doivent condamner publiquement cet acte et identifier les personnes responsables en vue de les traduire en justice, a ajouté la coalition.

Sylvestre Bwira Kyahi, président de la société civile dans le territoire de Masisi, a été enlevé le 24 août par des hommes armés vêtus d'uniformes des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) roulant à bord d'une Jeep privée dans le quartier Ndosho de la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu, selon les informations recueillies par les ONG soussignées. Il a été retrouvé le mardi 30 août près de Sake, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Goma. Présenté au lendemain de sa réapparition par les autorités provinciales de Goma à la presse et à ses collègues, Bwira était visiblement faible, le visage tuméfié, les bras portant des traces de cordes avec lesquelles il a dit avoir été ligoté pendant sa détention.

« Le climat d'impunité en République démocratique du Congo ne fait que favoriser la commission de nouveaux crimes », a déclaré Ilaria Allegrozzi de Protection International. « L'enlèvement de Sylvestre Bwira et les mauvais traitements qui lui ont été infligés ne représentent que la tentative la plus récente visant à intimider des défenseurs congolais des droits humains. »

Au cours des derniers mois, Bwira avait fait l'objet d'actes d'intimidation et de menaces liés à son activité de défenseur des droits humains. Depuis fin juillet, il vivait dans la clandestinité, suite à la rédaction et à la signature d'une lettre ouverte adressée au Président congolais Joseph Kabila, le 30 juillet, sollicitant le retrait du territoire de Masisi de toutes les unités de l'armée et de la police constituées d'anciens membres de groupes armés récemment intégrés dans l'armée et la police congolaises.

Cette lettre ouverte avait également dénoncé les exactions commises récemment par les troupes du Général Bosco Ntaganda, qui est visé par un mandat d'arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI). Ntaganda, un ex-commandant du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un groupe rebelle, est actuellement un général dans l'armée congolaise.

Les groupes de défense des droits humains soussignés ont exprimé leur inquiétude quant à la situation des défenseurs des droits humains au Congo qui ne cesse de se détériorer. Plusieurs meurtres de journalistes et de responsables d'associations de défense des droits humains - dont Bruno Koko Cirambiza, Didace Namujimbo, Serge Maheshe  et Pascal Kabungulu Kibembi - restent impunis, essentiellement en raison du fait que les procureurs civils et militaires se sont abstenus à ce jour d'ordonner l'ouverture d'enquêtes vigoureuses et impartiales, et du manque évident de volonté politique à ce sujet.

Les groupes soussignés ont demandé aux autorités congolaises d'agir urgemment afin de traduire en justice toute personne responsable de violations des droits humains, et d'assurer la protection de Bwira ainsi que d'autres défenseurs congolais des droits humains.

La coalition des organisations non-gouvernementales a demandé instamment aux autorités congolaises de :

  • Condamner publiquement  l'enlèvement de Bwira, et réaffirmer leur engagement à lutter contre l'impunité relative aux violations des droits des défenseurs des droits humains ;
  • Fournir des soins médicaux appropriés à Bwira, selon sa demande ;
  • Diligenter une enquête rapide, impartiale et approfondie afin de déterminer les causes et les circonstances exactes de son enlèvement, et identifier et traduire en justice les responsables conformément au droit congolais et international ;
  • Sanctionner et/ou poursuivre  tous les officiels qui ont participé à des actes de torture et des mauvais traitements à l'égard de Bwira, ainsi que les supérieurs hiérarchiques qui ont ordonné ou toléré ces actes ;
  • S'assurer que les enquêtes sur cette affaire et d'autres enquêtes de ce type sont confiées à la justice, conformément aux dispositions de la nouvelle constitution congolaise ;
  • Respecter les principes de la liberté d'expression et d'information, et notamment les articles 23, 24 et 27 de la constitution congolaise qui garantissent respectivement le droit à la liberté d'expression, le droit à l'information, et le droit d'adresser aux organes d'État des pétitions, ainsi que les articles 6, 8(2) et 9(3)(a) de la déclaration des Nations Unies sur la protection des défenseurs des droits humains concernant le droit de soumettre aux organes et institutions de l'État des critiques et propositions visant l'amélioration de leur fonctionnement ;   
  • Respecter la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui interdit le recours à la torture et à d'autres formes de mauvais traitements;
  • Procéder d'urgence à la définition et à la mise en œuvre d'une politique nationale de protection des défenseurs des droits humains, conformément aux engagements internationaux pris par la République démocratique du Congo; et
  • Procéder à l'exécution du mandat d'arrêt de la CPI à l'égard du Général Bosco Ntaganda.

D'une manière générale, les organisations appellent des autorités congolaises à mettre un terme à l'impunité pour les auteurs des crimes contre les défenseurs des droits humains. Les autorités gouvernementales doivent assumer leur responsabilité de protéger ces derniers, en garantissant leur intégrité physique et psychologique, conformément aux engagements pris par la RD Congo dans le cadre du droit international.

La coalition demande instamment aussi aux membres de l'Union européenne de surveiller les enquêtes concernant ces affaires, en application des orientations pour la protection des défenseurs des droits humains de l'UE de 2004 et de la stratégie locale de mise en œuvre de ces orientations pour la RD Congo, adoptée le 20 mars par les chefs de missions diplomatiques accrédités à Kinshasa.

Signataires :

ONG internationales :
Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture (ACAT) - France ; Amnesty International ; Avocats Sans Frontières; Front Line - fondation internationale pour la protection des défenseurs des droits humains; Global Witness ; Human Rights Watch ; Fédération internationale de l'Action des chrétiens pour l'abolition de la Torture (FIACAT); Protection International ; l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des Ligues des droits de l'Homme et l'Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT).

ONG congolaises :
Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture (ACAT) - Nord Kivu ; Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture (ACAT) - Sud Kivu ; Action Globale pour la Promotion Sociale et la Paix (AGPSP) ; Action Sociale pour la Paix et le Développement (ASPD) ; Africa Justice Peace and Development (AJPD) ; Association africaine de défense des droits de l'homme (ASADHO) - Beni ; Association des Jeunes Engagés pour le Développement et la Santé (AJDS) ; Bossam GLDDH ; Campagne Pour la Paix (CPP) ; Centre d'Appui pour le Développement Rural Communautaire (CADERCO) ; Centre de Recherche sur l'Environnement, la Démocratie et les Droits de l'Homme (CREDDHO) ; Centre pour la Paix et les Droits de l'Homme - Peace and Human Rights Center (CPDH-PHRC) ; Collectif des Organisations des Jeunes Solidaires du Congo (COJESKI) ; Fondation Kataliko Actions pour l'Afrique (KAF) - Bukavu ; Fondation Point de Vue des Jeunes Africains pour le Développement (FPJAP) ; Forum des Organisations Nationales Humanitaires et de Développement (FONAHD) - Nord Kivu ; Groupe d'Hommes pour la Lutte Contre les Violences (GHOLVI) ; Haki Za Binadamu Maniema ; La Solidarité pour la Promotion sociale et la Paix (SOPROP) ; Le Groupe de Voix des Sans Voix (GVSV) - Uvira ; Ligue pour la Solidité Congolaise (LSC) ; Observatoire Congolais des Prisons (OCP) ; Programme d'Appui à la Lutte contra la Misère (PAMI) ; Promotion de la Démocratie et Protection des Droits Humains (PDH) ; Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral (SOFEPADI) ; Union d'Actions pour les Initiatives de Développement (UAID) ; Vision Solidaire pour la Défense et la Promotion des Droits de l'Homme (VISODEPDH);Dignité de Sans Voix(DSV).

9 septembre 2010

L'ONU réclame des sanctions contre les responsables de viols collectifs en RDC.


De hauts responsables des Nations unies ont appelé, mardi 7 septembre, le Conseil de sécurité à envisager des sanctions contre les auteurs ou instigateurs de récents viols collectifs en République démocratique du Congo (RDC). D'après l'adjoint au chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Atul Khare, plus de cinq cents personnes, dont des enfants, ont été violées dans les régions du Nord et du Sud-Kivu. La Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) a fait état de violences croissantes fin juillet et début août à Luvungi.

Devant le Conseil de sécurité, M. Khare et la représentante spéciale des Nations unies pour la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström, ont suggéré que des chefs des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des rebelles hutus, et les miliciens locaux Maï Maï pourraient être derrière ces crimes. Ils ont occupé la région du 30 juillet au 3 août. D'après Mme Wallström, ces viols semblaient s'inscrire dans "des attaques prévues et organisées". "Ce qui est particulièrement perturbant, c'est que ces attaques (...) n'ont pas été un incident isolé, mais ont fait partie d'un plan plus vaste de viols et pillages systématiques et étendus", a-t-elle dit.

ÉCHEC DE LA MISSION DE L'ONU

Susan Rice, représentante permanente des Etats-Unis à l'ONU, a déclaré que Washington voterait en faveur de sanctions contre les personnes reconnues coupables de ces viols. Son homologue turc a pour sa part déclaré que le Conseil de sécurité – qu'il préside ce mois-ci – avait invité la RDC à lancer une enquête pour identifier les responsables. Le Conseil de sécurité a déjà imposé par le passé des sanctions à des membres des FDLR pour le recrutement d'enfants soldats et pour des violences sexuelles dans l'est de la RDC.

Atul Khare a par ailleurs fait aveu d'échec pour la Monusco, qui dit n'avoir appris que ces viols avaient été commis que deux semaines après, bien qu'elle dispose d'une base à une trentaine de kilomètres de Luvungi. Il a reconnu que la mission des Nations unies "devait faire mieux".

6 septembre 2010

220 ONG congolaises accueillent avec une grande satisfaction l’annonce de la publication prochaine du rapport des Nations Unies


Les organisations de défense des droits humains de la RDC soutiennent l’effort de l’ONU de réhabiliter la mémoire collective congolaise et invitent le gouvernement à saisir l’occasion pour une réconciliation sincère.

L’Onu doit endosser et publier le rapport concernant les violations les plus graves des Droits humains et du Droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 en RDC.

220 ONG congolaises de défense et de promotion des Droits humains accueillent avec une grande satisfaction l’annonce de la publication prochaine du rapport  des Nations Unies détaillant « les plus graves violations des Droits humains et du Droit international humanitaire commises sur l’étendu du territoire de la RDC entre 1993 et 2003 ». Les organisations congolaises, dont nombreuses ont collaboré avec l’équipe d’enquête des Nations Unies, saluent le sérieux avec lequel ces enquêtes ont été menées et le professionalisme qui a guidé la méthodologie des investigations du « Projet Mapping » des Nations Unies. Elles invitent donc le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et ceux des  pays de la région concernés par les faits cités dans le rapport, en particulier le Rwanda, l’Ouganda, l’Angola et le Burundi, à saisir cette opportunité pour reconnaitre les souffrances atroces et l’injustice imposées à la grande majorité de la population congolaise et d’autres victimes des actes criminels et des violations massives des droits humains détaillées dans ledit rapport.

« Nous pensons qu’il soit important de donner justice aux victimes enfouies dans les nombreuses fosses communes découvertes par les enquêteurs de l’ONU dans différentes provinces dont le Maniema, Sud-Kivu, Nord-Kivu, la Province-Orientale et l’Equateur ; ces victimes semblent avoir été visées non pas pour ce qu’elles auraient fait, mais pour ce qu’elles étaient : des personnes appartenant à la communauté Hutu rwandaise ou congolaise », a dit Dismas Kitenge, Directeur Exécutif du groupe Lotus basé à Kisangani.

Les ONG sont également révoltées par le traumatisme collectif qui continue à gangréner les survivants de l’épuration ethnique pratiquée au début des années 1990 dans la province du Katanga, et considèrent que la publication de ce rapport constitue une opportunité de faire enfin la lumière sur cette page parmi les plus honteuses de l’histoire de la RDC et donner justice aux victimes. 

L’avocat Georges Kapiamba, Vice-président de l’Asadho basée à Kinshasa, commente : « L’endossement de ce rapport très détaillé de plus de 540 pages est justifié du fait qu’en plus de corroborer beaucoup de nos propres enquêtes, il répond a notre plaidoyer fait pendant longtemps pour le rétablissement de l’équilibre moral dans la société congolaise sur la base des idéaux nobles de justice, d’équité, de paix, de fraternité et de solidarité nationale tels que définis dans la constitution du 18 février 2006, en faveur de tout congolais et tout être humain vivant en RDC». Sur le même ton, Emmanuel Umpula, Directeur Exécutif de l’Action Contre l’Impunité pour les Droits Humains, a quant à lui déclaré depuis Lubumbashi que « l’endossement de ce rapport de l’ONU permettra à la RDC de développer ses propres mécanismes de réconciliation nationale et des poursuites judiciaires contre des auteurs des crimes graves ainsi identifiés, en particulier contre ceux des auteurs qui continuent à abuser des positions politiques au sein de l’Etat  congolais ».

En conclusion les ONG soutiennent la mise sur pied:

Des nouvelles politiques générales de justice qui s’appuierait sur la création des mécanismes divers et complémentaires, judiciaires et non judiciaires ;

Des mesures d’assainissement d’institutions publiques qui écarteraient de la gestion aux fins des poursuites des personnalités comme général Bosco Tanganda et général John Numbi accusés des graves atteintes ou attaques contre les défenseurs des Droits humains;

Des mécanismes appropriés pour assurer la justice et faire la lumière sur les crimes et violations massives des Droits humains dénoncés dans le rapport, y compris : (i) la création d'une juridiction spéciale ou de chambres spécialisées au sein des cours et tribunaux congolais; (ii) la création d'une nouvelle Commission Vérité et Réconciliation; (iii) la mise sur pied des programmes de réparation en faveur des victimes; et (iv) les réformes profondes et réelles de tout le secteur de sécurité (armée, police et justice).

D’un mécanisme régional de réconciliation des peuples des pays des Grands lacs africains qui accélérait le libre mouvement de la population de la région, la facilitation du commerce transfrontalier, le renforcement de la coopération judiciaire, la démilitarisation des services publics aux frontières.

Kinshasa, Le 03 Septembre 2010

Signataires :

1. ABEIP, Association pour le Bien Etre Intégral de la Population, Bas-Congo
2. ACADHOSHA - Action des Chrétiens Activistes des Droits de l’Homme, Sud-Kivu
3. ACAT, Action des Chrétiens pour L'abolition De La Torture, Kasaï-Oriental
4. ACET, Aids Care Education Training, Kinshasa
5. ACIDH, Action contre l’impunité pour les droits humains, Katanga
6. ACPROD-BATWA - Action Communautaire pour la Promotion des Défavorisés Batwa, Nord-Kivu
7. APC, Action Philanthropique du Congo Kinshasa
8. ADEF, Avocats pour les Droits des Femmes et des Enfants défavorisés, Sud-Kivu
9. ADEOJD, Assistance pour le Développement des Orphelins et des Jeunes Désoeuvrés, Bas-Congo
10. ADEV, Actions pour le Développement et la Vie, Bas-Congo
11. ADH, Ami De l'Humanité
12. AEMAPRI - Association des Exploitants Miniers Artisanaux pour la Pacification, Province-Orientale
13. AFC - Action Féminine Chrétienne, Kinshasa
14. AFD - Alliance Féminine pour le Développement
15. AFEJUCO, Association des Femmes Juriste au Congo, Sud-Kivu
16. AFESD, Association de Femmes pour l’Education a la Sante et au Développement, Kinshasa
17. AFPDC, Action Féminine pour la Paix et le Développement Communautaire, Kasaï-Occidental
18. AGPSP, Actions Globales pour la Promotion Sociale et la Paix
19. AIDC, Agriculture Intégrée pour le Développement Communautaire, Kinshasa
20. AIDDH, Association Internationale pour la Défense des Droits Humains, Bas-Congo
21. AJDEF, Association des Juristes pour les Droits des Enfants et des Femmes, Kinshasa
22. AJFMA - Association des Jeunes Femmes du Maniema
23. AJPDH, Association des Journalistes pour les Droits humains, Kinshasa
24. AJPR - Action pour la Justice, la Paix et la Réconciliation, Kinshasa
25. AJULS, Association des Jeunes Unis pour la Lutte contre le SIDA, Bas-Congo
26. AM - Association Mwanga, Sud-Kivu
27. AMAPOGU - Association pour la promotion de Gungu, Province-Orientale
28. Ambassade Chrétien pour la Paix, Bas-Congo
29. AMI-KIVU
30. Amis de la prison de Mbuji-Mayi, Kasaï-Oriental
31. ANCD, Association Nationale des Chirurgiens Dentistes section du Bas-Congo
32. ANMDH, Amis de Nelson Mandela pour les Droits humains, Kinshasa
33. APANIVIP, Action de Promotion et d'Assistance pour l'Amélioration du Niveau de Vie de la Population, Kinshasa
34. APDFE, Action pour la Protection des Droits de la Femme et de l'Enfant
35. APEE, Actions pour la Protection et l'Encadrement de l'Enfant
36. APEMA, Action Pour La Promotion De l'Education Des Masses par les Medias, Kinshasa
37. APRODEF - Association de développement des initiatives féminines, Kinshasa
38. APRODEJ, Association pour la Promotion et le Développement de la Jeunesse, Bas-Congo
39. APROHU - Association pour la Promotion Humaine, Kinshasa
40. ASADHO, Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme, Kinshasa
41. ASDV, Action de Solidarité pour le Droit a la Vie, Equateur
42. ASPD, Action Sociale pour la Paix et le Développement, Bas-Congo
43. ASVOCO, Association des Volontaires du Congo, Kinshasa
44. AVEMA - Association des Volontaires pour la promotion et la protection de Matadi, Bas-Congo
45. AVRA, Association pour les Victimes de la Répression en Afrique, Maniema
46. BATISSONS LA RDC, Kinshasa
47. Bureau de Developpement Communautaire/ CBCA, Kinshasa
48. CAAPMV Centre d’Accompagnement des Autochtones Pygmées et Minoritaires Vulnérables, Sud-Kivu
49. CADHO, Centre Chrétien d'Actions aux Droits de l'Homme
50. CADI, Sud Kivu
51. CAFED, Collectif des Associations des Femmes Pour le Développement
52. CAGL - Centre d’Appui à la Gouvernance Locale
53. CAJD, Coordination d'Assistance Judiciaire aux Démunis, Equateur
54. Cause Rurale, Bandundu
55. CDH, Centre des Droits de l’Homme et du Droit International Humanitaire, Katanga
56. CDJP, Commission Justice Et Paix, Sud-Kivu
57. CEADI, Centre d'Encadrement des Actions pour le Développement Intégré,
58. CEDER, Centre de Développement Rural, Bas-Congo
59. CEDI, Centre d’Etudes pour le Développement Intégré, Kasaï-Oriental
60. CEDI, Centre d’Etudes pour le Développement Intégré, Sud Kivu
61. CEFIDE, Centre de Formation Intégrale et Développement, Kasaï-Oriental
62. CEFOP, Centre d'études et de formation populaire, Kasaï-Oriental
63. CEJA, Centre d’Etudes Juridiques Appliquées, Nord-Kivu
64. CEJF, Centre d'Ecoute de la Jeune Fille, Sud-Kivu
65. CENADEP, Centre National d’Appui au Développement et à la Participation, Kinshasa
66. Centre Olame, Sud-Kivu
67. CEPECO, Centre pour la Promotion et l’Education des Communautés de Base, Bas-Congo
68. CEPROSCAP, Centre pour la Promotion Sanitaire, Civique et Agropastorale, Kasaï-Occidental
69. CEPROSSAN, Le Centre de Promotion Socio Sanitaire
70. CERAJED, Centre de récupération et d’appui aux jeunes désoeuvrés, Bas-Congo
71. CERDF, Centre d’éducation et de recherche pour les droits des femmes,
72. CERK - Comité d'Enfant de la Rue de Kikwit, Bandundu
73. CFRD, Collectif de Femmes Rurales pour le Développement, Bandundu
74. CIPJ, Centre International pour La Promotion de La Jeunesse, Kasaï-Oriental
75. CJP, Commission Justice et Paix, Kinshasa, Kinshasa
76. CJT, Coalition pour la justice transitionnelle, Sud-Kivu
77. CLAT, Comite de Lutte Anti-Tracasserie, Equateur
78. CNEE, Conseil National d’Ethique et Elections, Kinshasa
79. CNONGD, Conseil National des Organisation Non Gouvernementales, Kinshasa
80. CODESCI, Collectif des ONG pour le développement socioculturel intégral, Kasaï-Oriental
81. CODOVEMA - Conseil de défense des Droits des Orphelins et des veuves
82. COJESKI, Collectif des Organisations des Jeunes Solidaires au Congo, Kinshasa
83. COJESKI, Collectif des Organisations des Jeunes Solidaires au Congo, Nord-Kivu
84. COJESKI, Collectif des organisations des jeunes solidaire du Congo Kinshasa
85. CONADHI, Conseil National de Droits de L'homme en Islam, Equateur
86. Coordination Société civile du Maniema, Maniema
87. COPARE, Sud Kivu
88. COSCCET, Comité de Suivi pour la Contribution des Communautés et Eglises à la Transformation Humaine, Katanga
89. COSSEP, Conseil Syndical des Services Publiques, Kinshasa
90. COVER-CONGO - Collectif des Volontaires Engagés pour la Renaissance du Congo
91. CPA, Club de la Presse Association
92. CPDH-PHRC Centre pour la Paix et les Droits de l'Homme - Peace and Human Rights Center
93. CPVI, Centre pour la Promotion et la Vulgarisation de l'Informatique au Congo
94. CRAC, Cercles de Réflexion et d'Action pour le Changement, Kinshasa
95. CRAF/Sud-Kivu
96. CRAFOD, Centre Régional de Formation et de Développement, Bas-Congo
97. CRAIP/COGESCO, Centre des Recherches d’Appui aux Initiatives de Paix, Katanga
98. CREDDHO, Centre de Recherche sur l'Environnement, la Démocratie et les Droits de l'Homme, Nord-Kivu
99. CUJ, Conseil Urbain de la Jeunesse, Bas-Congo
100. DFDD, Dynamique de la Femme pour la Défense de ses Droits, Kinshasa
101. DSV,Dignité de Sans Voix,Kinshasa
102. ECJ, Equipe des Cadres Jeunes, Kinshasa
103. EFIM, Encadrement des Femmes Indigènes et des Femmes Vulnérables
104. EPT, Espoir Pour Tous
105. ERND Institut - Environnement, Ressources Naturelles et Développement,
106. ESDHIB, Equipe de Soutien au Développement Intégral de l’Equateur
107. ESPACE FEMME, Bas-Congo
108. Essaim Bunia, Province-Orientale
109. Eveil de la Femme, Kinshasa
110. FAAM, Fédération des artistes et artisanats de Matadi, Bas-Congo
111. FADIC - Femme en Action pour le Développement Intégré au Congo, Kinshasa
112. FAEMR - Foyer d’Assistance aux Enfants en Milieu Rural
113. FDBG, Forum pour la Démocratie et la Bonne Gouvernance, Kinshasa
114. FECO, Femmes de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises du Congo
115. FEJUCO, Association des Femmes Juristes du Congo, Bas-Congo
116. Focus Femmes
117. FOMASI, Forum pour les Masses Silencieuses, Province-Orientale
118. Fondation Mère et Enfant
119. FORCAP, Maniema
120. FORESCO, Fonds de Ressortissants social du Congo, Bas-Congo
121. FORFEM, Forum des Femmes Ménagères, Kinshasa
122. FOSIMAT, Forum SIDA/ Matadi, Bas-Congo
123. FOSYCO, Forces Syndicales du Congo, Kinshasa
124. FPV, Femme pour les Personnes Vulnérables, Bas-Congo
125. FUJP, Fédération Urbaine de la Jeunesse Protestante, Kinshasa
126. GAERN, Groupe d’Appui aux Exploitants des Ressources Naturelles, Kasaï-Oriental
127. GANVE, Groupe d’Action Non-violence Evangélique, Katanga
128. GEAD, Groupe d'Etudes Et d'Actions Pour Un Développement Bien Défini,
129. Groupe AMOS, Kinshasa
130. Groupe Jérémie, Kinshasa
131. Groupe Justice et Libération, Province-Orientale
132. Groupe Lotus, Province-Orientale
133. Groupe LUFALANGA, Province-Orientale
134. HBM, Haki Za Binadamu, Maniema
135. HJ, Héritiers de la Justice, Sud-Kivu
136. ICJP, Initiative congolaise pour la justice et la paix, Sud-Kivu
137. IFED, Initiative Femme Enfant et Développement
138. IFEM, Initiative des Femmes, Jeunesse du Monde
139. Interaction, Bas-Congo
140. ISC, Institut Supérieur de Commerce, Bas-Congo
141. JA, Jeunesse Avertie, Kinshasa
142. JADISIDA, Jeunesse Active pour le Développement Intégré et lute contre le SIDA
143. JDG, Jeunesse Démocratie et Gouvernance, Kinshasa
144. JED, Journaliste en Danger, Kinshasa
145. JS, Justice et Solidarité, Equateur
146. JURAC, Juristes en Action, Bas-Congo
147. Justice Plus, Province-Orientale
148. Kermesse Culturel de Kikolombo, Bandudu
149. KM - Kindu Maendelo, Maniema
150. LABKM, Ligue des Avocates du Barreau Kinshasa Matete, Kinshasa
151. Le Savoir, Kinshasa
152. LE, Ligue des Electeurs, Kinshasa
153. LIDEPROV/LDH, Ligue Congolaise pour la Défense, la Promotion et la Vulgarisation des lois et des Droits Humains en Milieu Rural,
154. LIPE, Ligue pour la protection de l’Enfant, Bas-Congo
155. LJCAP, Ligues de Jeunes Chrétiens Africains Pour la Paix , Kinshasa
156. MALI - Maniema Libertés, Maniema
157. MIDIBAM, Midimu ya Bamamu, Kasai-Oriental
158. NDS, Nouvelle Dynamique Syndicale, Katanga
159. NSCC, Nouvelle Société Civile du Congo, Kinshasa
160. OCDH, Observatoire des Droits de l’Homme, Kinshasa
161. OCEAN, Organisation pour la Conservation de l’écologie et des amis de la nature, Province-Orientale
162. OCET - OEuvre Communautaire pour l’Education pour Tous
163. OCICO, Organisation des Cinéastes Congolais, Kinshasa
164. ODECOLA/N, Organisation pour la Défense des Droits Des Communautés Locales et Peuples Autochtones/ Nationale, Kasaï-Occidental
165. OEJD, Organisation pour l’Encadrement de Jeunes Désoeuvrés, Kinshasa
166. OGIP, Sud Kivu
167. OGP - Observatoire Gouvernance et Paix,
168. OLPA, Observatoire de la Presse en Afrique
169. OPDH, Observatoire Paix et Droits de l'Homme
170. PACIDEV, Pacifique Développement, Bas-Congo
171. PAL, Nord-Kivu
172. Parlons Sida, Province-Orientale
173. PDH, Promotion de la Démocratie et Protection des Droits Humains, Nord-Kivu
174. PRODES, Sud-Kivu
175. PROMESTRA - Promotion de la Médecine Sans Transfusion
176. PROPEAD, Nord-Kivu
177. PSD, Prévention Service Disease, Bas-Congo
178. PVH, Protégeons la Vie Humaine, Equateur
179. Qualitatis, Kinshasa
180. RAF, Réseau Action Femme, Kinshasa
181. RAJECOPOD, Réseau des Jeunes et Adolescents en Population et Développement, Bas-congo
182. RASADHO, Rencontre d'Action pour les Droits Humains et la Sante
183. RCP, Réseau Communautaire de Protection de l’Equateur
184. RCPDH, Réseau Congolais pour la Protection des Défenseurs des Droits
185. RDFB, Reveil et Dynamique de Femmes à la Base, Kinshasa
186. RECAAL, Réseau Congolais d'Actions sur les Armes Légères et le Petit Calibre
187. RECIC/National, Réseau d’Education Civique au Congo, Kinshasa
188. RENADHOC, Réseau National des ONG des Droits Humains au Congo, Kinshasa
189. RFPA, Regroupement des Femmes pour la promotion de l’Agriculture au Bas-Congo
190. RJD, Rassemblement des Jeunes pour Le Développement, Kinshasa
191. RJF, Réseau de Journalistes Formateurs, Kinshasa
192. RODHECIC, Réseau d’Organisation des Droit Humains et d’Education Civique d’Inspiration Chrétienne, Kinshasa (77 ONG)
193. RODHECIP, Réseau d'Organisations des Droits Humains, d'Education Civique et de Paix
194. SAJ, Synergie pour l’Assistance Judiciaire aux Victimes de Violations des Droits Humains au Nord-Kivu
195. SAMS, Sud-Kivu
196. SARCAF, Sud-Kivu
197. SDDH, Solidarité pour la Défense des Droits Humains, Province-Orientale
198. SFP, Service for Peace, Bas-Congo
199. SFVS, Synergie des femmes pour les victimes des violences sexuelles
200. SIDE, Nord-Kivu
201. SOFEPADI, Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral, Nord-Kivu
202. SOPROP, Solidarité pour la Promotion sociale et la Paix
203. SOVIP, Solidarité avec les Victimes et pour la Paix
204. SOYAPRO Mbongwana,
205. SYCKAS, Syndicat de Trésor du diamant du Kasaï, Kasaï-Oriental
206. Terre Notre Patrimoine
207. Tuzolana Assistance , Kinshasa
208. UAID, Union d'Actions pour les Initiatives de Développement
209. UFM, Union de Femmes Managers, Kinshasa
210. UJE, Union de Jeunes Entrepreneurs, Kinshasa
211. UJRE, Union de Jeunes Rénové, Bas-Congo
212. UNADIC, Union pour l’Action et le Développement Intégral de la Communauté du Bas-Congo
213. UNAF, Union Nationale des Femmes section du Bas-Congo
214. UNAFED, Union des Associations des Femmes pour Le Développement
215. UNAPADEC, Unité des Association pour le Développement du Congo, Bas-
216. UWAKI/NK, Umoja Wa Vikundi Vya Wanawake Wa Kulima Wa Kivu Ya Kaskazini, Sud-Kivu
217. VGL, Vision Grands Lacs, Nord-Kivu
218. Voix des opprimés
219. VSB, Voix Sans Bouche, Equateur
220. VSV, Voix des Sans Voix pour les Droits Humains, Kinshasa

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4 septembre 2010

Ituri : les Pygmées contraints de quitter la forêt surexploitée.



                     
                      Les Pygmées de l’Ituri font aujourd’hui les frais de l’exploitation forestière de cette riche province du Nord-est de la RD Congo. Contraints de quitter la forêt et de s’installer dans des camps, ils peinent à s’intégrer à ce nouvel environnement où seules de rares associations leur viennent en aide.

Sur la route qui relie le Nord-Kivu à la Province orientale de la RD Congo, des Pygmées vivent dans des camps. De plus en plus souvent, ces habitants de la forêt sont fermement invités à quitter leur cadre de vie habituel, pour s’établir sur cet axe routier et laisser ainsi la place aux exploitants de bois précieux ou aux plantations de cacao.

Selon les Pères Antonio et Piero Lombardo, deux prêtres catholiques, missionnaires dans la région depuis maintenant vingt ans, «le Congo est maintenant la cible mondiale de l’exploitation des minerais ou de la forêt. Une des zones de l’Afrique les plus intéressantes est la forêt de l’Ituri, où vivent les Pygmées». Souvent pour un salaire de misère, ces derniers sont contraints de se déplacer pour aller travailler dans des exploitations minières, sous la supervision d’encadreurs, comme le révèle Nyamanzi, du village Mataha qui estime que ses revenus ne lui permettent pas de vivre convenablement dans son nouvel environnement.

COMME UN POISSON HORS DE L’EAU

Hors de leur cadre de vie habituel, sans statut social, les Pygmées peinent à s’intégrer et à s’adapter au mode de vie des populations voisines.

D’où certaines tensions et frictions. «Mes champs ont été saccagés plus d’une fois par des Pygmées à la recherche de nourriture. Il y a un peu plus d’un an, mon mari a eu une altercation avec un groupe qui récoltait sans gêne notre maïs», déclare Misisa, une cultivatrice Nande du village Biasiku. Pour se défendre, les Pygmées disent qu’ils n’ont pas le choix, s’ils veulent survivre dans ce cadre de vie qui leur est hostile. «Parfois, comme maigre salaire, nous recevons de nos encadreurs de l’alcool local», regrette Ameli, du village Matembu, sur l’axe routier Beni-Mambasa. Ce dont se défendent certains encadreurs, comme Kinyata, du village de Teturi, qui travaille pour l’organisation Bureau pour Pygmées.

Pour aider ce groupe ethnique sans l’aliéner, «il faudra arriver à faire côtoyer les deux cultures. Ce qui suppose maintenir les Pygmées dans leur milieu traditionnel», suggère Kalwahali Jean-Pierre, qui étudie leur mode de vie dans l’Ituri. «Franchement, demander brusquement à un Pygmée de vivre en dehors de la forêt naturelle qui l’entoure, c’est comme demander à un poisson de ne plus vivre dans l’eau», dit en écho Ameli.

LES AIDER DANS LEUR ENVIRONNEMENT HABITUEL

Parmi les initiatives menées sur le terrain, les cours d’alphabétisation organisés par le père Antonio Mazzucato dans plusieurs villages. «Nous pouvons étudier entre nous sans complexe», souligne un Pygmée de Kadodo, qui explique dans un français hésitant qu’ils ont même un centre de menuiserie, de mécanique et de coupe et couture. Pour le père Antonio, qui soutient par ailleurs la mise en route de projets agricoles, «cela permet de les aider dans leur environnement habituel, pour un développement centré sur leur propre réalité et leurs propres potentialités. C’est ce que j’essaye de leur montrer progressivement, tout en m’intégrant à leur mode de vie».

D’autres organisations comme Kundi la mapendo et le Projet Pygmées Etabe, fournissent une aide dans le domaine de l’hygiène et de la santé, mais comme le souligne le père Antonio, il reste encore beaucoup à faire pour préserver les Pygmées de la surexploitation de la forêt de l’Ituri.

4 septembre 2010

Crime d’Etat: Assassinat de Chebeya : J’accuse!

Crime d’Etat: Assassinat de Chebeya : J’accuse!

par Congo Collectif Sos Rdcongo, vendredi 3 septembre 2010, à 14:55

La publication, fin août, par le ministre congolais de la Justice d’un «livre blanc» sur les «circonstances» de la mort de Floribert Chebeya Bahizire constitue une scandaleuse violation du secret d’instruction. Cette ingérence de l’exécutif dans un dossier judiciaire en cours d’instruction trahit la volonté des plus hautes autorités congolaises de préparer l’opinion à l’organisation prochaine d’une parodie de procès suivie du «classement sans suite» de ce crime d’Etat.

J’accuse Joseph Kabila d’être le commanditaire de l’assassinat de Floribert Chebeya Bahizire, directeur exécutif de l’association de défense des droits de l’Homme «La Voix des Sans Voix» (VSV). L’ordre d’exécuter Chebeya a été donné par lui. Cet ordre a été transmis au colonel Daniel Mukalay par son chef direct en l’occurrence l’inspecteur divisionnaire en chef John Numbi Banza Tambo. Celui-ci supervisait cette opération à partir de la ferme présidentielle de Kingakati où il se trouvait en compagnie de Kabila. J’accuse ces deux officiers de la police nationale d’avoir, à leur tour, "fait disparaître" deux témoins gênants dans cette affaire. Il s’agit de Fidèle Bazana Edadi, chauffeur et membre de la VSV et de Amisi Mugangu, commissaire adjoint de la police nationale et ancien chauffeur et bras droit de Daniel Mukalay.

Trois mois, sans inculpations

Ce jeudi 2 septembre, cela fait exactement trois mois depuis que des policiers congolais non autrement identifiés «ont découvert» le corps sans vie de Floribert Chebeya sur la banquette arrière de sa voiture au niveau du quartier Mitendi sur la route de Matadi. Le défunt avait les mains attachées derrière le dos. «Des préservatifs, des faux ongles et des postiches étaient répandus dans la voiture», indiquaient les «premières constatations» faites par des policiers et non par des magistrats du Parquet.

«Floribert» a été aperçu pour la dernière fois au siège de l’Inspection générale de la police nationale. C’était le mardi 1er juin. Convoqué par l’inspecteur divisionnaire en chef John Numbi, Chebeya devait être reçu à 17h30 par celui-ci. Le mercredi 2 juin, son corps est retrouvé à plusieurs kilomètres de ce lieu. Inerte.

Aux termes du rapport d’autopsie rédigé par des médecins légistes néerlandais et congolais, on apprendra que le directeur exécutif de la «VSV» est mort suite à une «crise cardiaque». Et pourtant. De son vivant, Floribert ne s’est jamais plaint de problèmes cardiaques, assurent ses proches. Mieux, tous les experts conviennent qu’une crise cardiaque n’a jamais été la cause d’un décès. C’est un effet. Une conséquence. Des questions restent sans réponses trois mois après les faits. Qui avait convoqué Chebeya? Qui l’avait reçu à son arrivée au siège de l’Inspection générale de la police nationale? Que s’est-il passé après? Pourquoi Fidèle Bazana n’a-t-il plus jamais été revu depuis ce rendez-vous? Qui sont les policiers qui ont «découvert» le lendemain la dépouille de ce défenseur des droits humains?

Agitation inhabituelle à Kingakati

Dès le lendemain de l’annonce de la disparition de Chebeya, Joseph Kabila a dit haut et fort sa volonté de «faire toute la lumière» sur la disparition de ce valeureux fils du pays. Le ministre de l’Intérieur et sécurité s’est fendu d’un communiqué réaffirmant la volonté du gouvernement de clarifier les circonstances de ce meurtre. Des réunions du «Conseil supérieur de la défense» ont été tenues à la ferme présidentielle de Kingakati. Conseiller spécial en matière de Sécurité, Pierre Lumbi Okongo, a été dépêché auprès de la veuve Chebeya pour exprimer les «condoléances» du chef de l’Etat ainsi que "sa détermination" à «faire toute la lumière» sur cette affaire. Une agitation inhabituelle à l’occasion de la disparition d’un défenseur des droits de l’homme. Ce que l’histoire ne dit pas c’est que les premières arrestations et interrogatoires ont été menées non pas par des magistrats du Parquet mais par des fonctionnaires du Conseil national de sécurité, un service de la Présidence de la République. Trois mois après, il se révèle que tout ce remue-menage n’était qu’une haute farce. Le Congo de Joseph Kabila est devenu un immense cirque. Un cirque tragique. L’agitation observée à Kingakati n’était qu’un coupe-feu pour détourner l’attention de l’opinion du véritable assassin.

Les confidences d’un commissaire adjoint

Commissaire adjoint de la police nationale, Amisi Mugangu a participé à l’exécution de ce militant des droits humains. Après avoir fait des aveux le 4 juin dernier devant les «enquêteurs» du Conseil national de sécurité (CNS), Amisi avait trouvé refuge en Ouganda plus particulièrement à Iganga, près de la frontière avec le Kenya. Le samedi 26 juin, ce «flic» en cavale devait traverser la frontière pour rejoindre Nairobi. Il n’a plus donné de ses nouvelles. Ancien chauffeur et confident de Daniel Mukalay, l’homme en savait trop. Il se disait traqué par des nervis du pouvoir. «S’ils m’attrapaient, je suis un homme mort», clamait-il. Il n’hésitait guère à citer les noms des ses poursuivants : Elie Lungumbu, Marcel Mbangu (colonel et deuxième conseiller à l’ambassade de la RD Congo à Kampala). «Marcel Mbangu est un spécialiste en kidnapping», confiait-il. Amisi avait par ailleurs reçu des informations selon lesquelles le conseiller spécial Lumbi avait lancé ses «barbouzes» à ses trousses à Kampala. Homme du sérail, le policier connaissait le système et ses acteurs.

Avant sa disparition, le commissaire adjoint Amisi avait fait quelques confidences à notre journal. Des confidences qu’on pourrait résumer en ces quelques mots : «Floribert Chebeya devait être exécuté le 23 mai 2010. Nous étions en embuscade aux environs de son domicile. Nos informateurs s’étaient trompés. La «cible» était rentrée plus tôt que prévu à son domicile. L’ordre final d’exécuter Chebeya a été donné au colonel Daniel Mukalay par le général John Numbi instruit par la "haute hiérarchie". C’était le lundi 31 mai à 10h00. Chebeya a été exécuté par étouffement. Après cela, nous nous sommes«occupés» de son chauffeur. Son corps a été immergé dans le fleuve aux environs de Kinsuka.» Quel est le mobile de cet assassinat ? Amisi Mugangu de répondre : «Chebeya dérangeait le pouvoir de notre président. Il donnait une mauvaise image du régime à travers des rapports sur la situation des droits de l’homme.»

Chebeya se savait menacer

En réalité, Chebeya se savait dans le "viseur" du régime kabiliste. Le 28 février dernier, il était de passage à Bruxelles. Au cours d’un entretien à la rédaction de notre journal, il a décrit la «misère sociale» qui règne au Congo ainsi que «le régime de terreur et de répression» instauré par Joseph Kabila. «Joseph Kabila tue tous ceux qui le dérangent, ajoutait-il avant de citer quelques noms des victimes : les adeptes de Bundu dia Kongo, Aimée Kabila, Louis Bapuwa Mwamba, Franck Ngycke, Pascal Kabungulu, Steve Nyembo». Au cours de cette conversation, «Floribert» n’a pas caché une certaine aigreur face au silence de la «communauté internationale». «Malgré l’organisation des élections de 2006, dira-t-il, la situation des droits de l’homme reste préoccupante. Depuis qu’une firme américaine a obtenu l’exploitation de la concession minière de Tenke Fungurume, les Etats-Unis d’Amérique sont devenus aphones face aux excès du régime de Joseph Kabila».

Le 15 mars 2009, Chebeya et quelques camarades ont été arrêtés par des agents de l’ANR (Agence nationale de renseignement) à la veille de l’organisation d’un sit-in devant le Palais du peuple en protestation de la décision de Joseph Kabila de faire «démissionner» Vital Kamerhe, alors président de l’Assemblée nationale et l‘ensemble des membres du Bureau. Cette initiative a sans aucun doute été interprétée par les «analystes» du pouvoir comme un soutien à la personne de Kamerhe. Alors que les activistes des droits humains entendaient défendre "la jeune démocratie congolaise" en s’opposant à la violation du principe de séparation des pouvoirs. «Floribert» a-t-il été perçu dès ce moment comme un «ennemi politique» à abattre?

Violation du secret d’instruction

L’affaire Chebeya vient confirmer que la Justice congolaise est malade de sa dépendance à l’égard du pouvoir politique mais aussi du pouvoir d’argent. Le 22 juin dernier, le procureur général de la République (PGR), le très kabiliste Flory Kabange Numbi, a évoqué pour la première fois l’hypothèse d’un «meurtre» avant de céder cet épineux dossier à l’auditorat militaire. Le PGR voulait-il sous-entendre que le décès de Chebeya résulterait d’un «accident» ou d’une «bavure policière»? Qu’en est-il, dès lors, de la disparition de Fidèle Bazana? Devrait-on également parler de bavure ou d’accident? Deux mois après la prise en charge de ce dossier judiciaire par les magistrats militaires, le flou reste total. On attend toujours l’annonce d’une première inculpation. Nul ne sait à ce jour le sort réservé aux premiers suspects. N’est-ce pas un grave dysfonctionnement de voir la justice congolaise se révéler impuissante d’identifier les auteurs et les commanditaires des faits criminels graves survenus dans les installations du Quartier général de la police nationale? Qui cherche-t-on à protéger ?

Fait sans précédent, le ministre de la Justice Luzolo Bambi Lessa a diffusé fin août un prétendu «Livre Blanc» consacré à Floribert Chebeya intitulé : «Justice et Hommage au défenseur des droits des Humains». Luzolo a affirmé à cette occasion «que le gouvernement tient à ce que la justice établisse les responsabilités en toute indépendance et que son ministère veille à ce qu’un procès impartial soit organisé à l’issue des enquêtes judiciaires en cours.» Le fameux livre blanc contiendrait «des considérations générales» ainsi que les «circonstances de la mort» du défenseur des droits de l’Homme. Le ministre de la Justice a donc pu se faire communiquer les éléments d’un dossier judiciaire en cours d’instruction. «Le ministre de la Justice qui est le chef hiérarchie du Parquet se livre ainsi à une flagrante violation du secret d’instruction, réagit l’avocat bruxellois Jean-Claude Ndjakanyi. A quel titre publie-t-il des éléments sur les circonstances de la mort de Floribert Chebeya alors que l’instruction est en cours?»

Contrairement à un Laurent Nkunda ou Bosco Ntaganda, Chebeya n’a jamais été le chef d’un groupe armé. Il n’a jamais pris les armes pour déstabiliser son pays. Chebeya rêvait d’un Etat congolais impartial. Un Etat où règne la justice, la paix et la liberté et où chacun pouvait trouver son plein épanouissement. Chebeya a été tué pour avoir dénoncé les excès du pouvoir en place et les injustices sociales. Ses assassins autant que ceux de Fidèle Bazana doivent être traqués jusqu’à ce qu’ils soient déférés devant les juridictions internationales. C’est une honte pour la RD Congo d’être dirigée par un criminel, un homme qui a donné toute la dimension de son mépris pour la vie et la dignité de la personne humaine.

La résistance

Beaudouin Amba wetshi

29 juillet 2010

Les assassinats continuent au Nord Kivu

L'axe Beni-Butembo est devenu un grand boucher, un abattoir pour une partie de Congolais qui ont choisi de s'y installer. Sept assassinats pour le seul mois de juillet dans la ville de Butembo. Il n'y a de quoi ameuter Kinshasa ? Malheureusement, le gouvernement central ne s'en émeut pas. Pas de communiqué officiel à ce sujet ni de déclaration y afférente. Comme si les morts de l'axe Beni-Butembo ne comptaient pas sur plus de 60 millions d'habitants de la RDC.

L'impressionnant déploiement des troupes des Forces armées de la RDC (Fardc) au Nord-Kivu a toujours eu pour prétexte la traque des éléments incontrôlés des FDLR et des ADF-Nalu. Mais, à côté de la partie officielle de cette affaire, la présence massive des éléments des Fardc crée des dommages collatéraux.

En effet, depuis quelque temps, l'insécurité bat son plein sur l'axe Beni-Butembo. Pas un seul jour ne passe sans qu'on enregistre soit des actes d'extorsion soit, au pire, un assassinat. Et, dans la plupart des cas, les bourreaux se recrutent dans le rang des Fardc pour autant, selon divers témoins, les assaillants s'habillent souvent en tenue officielle des troupes de l'armée nationale.

La dernière victime de la barbarie qui terrorise le Nord-est ce commerçant de renom, Kambale Kisonia, mieux connu à Butembo sous le pseudonyme de " Mokolo diamant ". L'homme a été abattu chez lui à la maison dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 juillet 2010. Ce qui porte à sept le nombre d’assassinats déjà recensés dans cette ville.

Kambale Kisonia n'avait commis pour seul crime que le fait de s'être fait remarquer dans la ville à cause de sa " grande fortune ". Vendeur de véhicules d'occasion, il roulait dans l'une des voitures les plus luxueuses de la ville, témoignent les habitants de cette ville. Il était aussi patron d'une maison de vente de pièces détachées de grande renommée.

A cause de sa grosse fortune, on l'avait alors surnommé " Mokolo Diamant ". Il est mort à 43 ans. Il ne connaîtra jamais les raisons pour lesquelles il a été abattu. Sa famille, non plus. Mais, ces assassins courent encore la rue et continuent à semer la terreur - sous les regards impuissants - et, peut-être complices - des troupes des Fardc, qui, jour et nuit, quadrillent la ville sans toutefois neutraliser ceux qui sèment la terreur.

Kambale Kisonia est la 7ème victime à Butembo de ceux qui ont juré de faire du Nord-Kivu une province-abattoir. Il y en a eu d'autres dans divers coins du Nord-Kivu. Et, il y en aura certainement plus. Tant que Kinshasa se montrera indifférent, comme c'est le cas, sur le drame qui s'abat sur le Nord-Kivu.

Pourquoi cette indifférence ?


Aussi, pensait-il que la communauté Nande, réputée grand commerçant et détenteur d'un pouvoir économique, soit pointée comme étant la principale cible dans cette macabre entreprise. Au fur et à mesure qu'évolue la situation sur le terrain, les prédictions, pessimistes, certes, trouvent de plus en plus leur justification.

Il y a certainement un plan machiavélique qui est mis en place pour exterminer une catégorie de la population du Nord-Kivu. Tout au moins, la partie utile de la province. Ce n'est donc pas un fait du hasard lorsque la plupart des victimes d'actes de barbarie commis dans la province se comptent dans les rangs des opérateurs économiques.

Mais, le plus révoltant dans la barbarie qui continue à endeuiller le Nord-Kivu est ce silence inquiétant non seulement du gouvernement central, basé à Kinshasa, mais aussi des autorités provinciales du Nord-Kivu. Plus près des lieux où se commettent ces crimes, notamment à Goma, aucune voix ne s'est jusque-là élevée pour condamner ou tenter de donner une quelconque explication à ces tueries. Comme si les priorités des autorités provinciales étaient ailleurs que la sécurité des biens et des personnes.

Et, plus loin, à Kinshasa, siège des institutions nationales, le calme s'est ancré au niveau de l'Exécutif. Si bien que même le très bouillant ministre de la Communication et des Médias, qui ne rate pas des occasions de s'exprimer, se montre aphone sur le sujet. Bien des raisons pour s'inquiéter. Il y a certainement un voile qui se cache derrière le drame qui sévit dans le Nord-Kivu.

De toute façon, " quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par poindre ", dit un vieil adage. Dans tous les cas, une chose est vraie : il y aura un moment où les langues finiront pas de délier.

Toujours est-il qu'à Goma comme à Kinshasa, l'on prend encore son temps. En attendant, sans doute, que le bilan s'alourdisse pour qu'enfin l'on crie à une extermination de la population congolaise.

26 juillet 2010

Qui a commandité l’assassinat de Floribert Chebeya?

chebeyaPrès de soixante jours après la mort violente du directeur exécutif de «La Voix des Sans Voix», aucun suspect n’a été inculpé à ce jour. Les investigations se déroulent dans une totale opacité. Plusieurs policiers ont pourtant été arrêtés dès le 4 juin avant de passer aux aveux en incriminant le colonel Daniel Mukalay. Celui-ci a, à son tour, avoué n’avoir fait qu’exécuter l’ordre reçu du général John Numbi. Il semble qu’un procès serait en préparation. Reste que les enquêteurs de l’Auditorat militaire butent à une question cruciale: Qui a commandité l’assassinat de Floribert Chebeya? Avant sa «disparition» au cours du week-end du 26 juin - «quelque part» en Ouganda - où il avait trouvé refuge, le commissaire adjoint Amisi Mugangu, alias «Maike Kilo», a été formel : «Je fais partie des policiers qui ont exécuté Chebeya. Nous l’avons tué par «étouffement» en lui privant d’oxygène. Nous étions en service commandé». Selon lui, c’est le colonel Daniel Mukalayi «qui nous avait donné cet ordre qu’il avait reçu de l’IG John Numbi. John Numbi avait reçu cette instruction de la «haute hiérarchie». Retour sur quelques éléments de ce puzzle criminel.

Rendez-vous fatal

Qu’est devenu le commissaire adjoint Amisi Mugangu, alias «Maike Kilo»? Cet homme est sans aucun doute un témoin crucial dans le processus d’élimination physique de Floribert Chebeya autant que de la disparition du chauffeur Fidèle Bazana Edadi. Amisi a-t-il été appréhendé par les autorités ougandaises à la frontière kenyane? A-t-il été simplement «rattrapé» par des nervis à la solde de la Présidence de la République et ramené à Kinshasa? Durant son bref exil en Ouganda, ce «flic» en rupture de bans, très proche du colonel Daniel Mukalay, se disait «en danger». Au motif qu’il en savait trop. «Je détiens des secrets d’Etat», répétait-il. Selon des sources en Afrique de l’Est, le conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, Pierre Lumbi Okongo, aurait dépêché quelques hommes au pays de Yoweri Museveni. Objectif : retrouver «Maike Kilo». Il semble bien que celui-ci soit le fameux «Michel» qui avait téléphoné à Floribert Chebeya pour lui fixer le rendez-vous fatal ce lundi 1er juin avec l’inspecteur divisionnaire en chef de la police nationale, John Numbi.

Le mercredi 2 juin, Madame Chebeya qui ignorait encore le sort de son mari a fait cette déclaration à Radio Okapi : «C’était hier vers 17 heures, mon mari m’a appelé pour me dire qu’il avait rendez-vous à l’Inspection générale de la police nationale. Le général Numbi devait le recevoir vers 17 heures 30. Il m’a appelé, nous avons parlé au téléphone. Après quelques temps, il m’a envoyé un SMS pour confirmer qu’on allait le recevoir vers 17 heures 30. Comme je n’étais pas tranquille, je lui ai envoyé un SMS pour savoir s’il a été reçu. Il a répondu à mon SMS affirmant qu’il n’a pas pu rencontrer l’IG et qu’il faisait maintenant un détour à l’UPN. Je sais que mon mari ne fait pas comme ça et n’avait pas un programme pour se rendre à l’UPN». Des sources policières ont confirmé le rendez-vous Numbi-Chebeya. Personne n’a plus revu le directeur exécutif de la «VSV». Il en est de même du chauffeur Fidèle Bazana Edadi. Le corps sans vie de «Floribert» est retrouvé, le même mercredi sur la banquette arrière de sa voiture. Le défenseur des droits de l’Homme avait les mains entravées par des menottes. Les «premières constatations» faites par des policiers et non des magistrats du parquet indiquent la présence des préservatifs, des mèches, de faux ongles et du Viagra éparpillés dans la voiture du défunt.

L’assassin revient sur le lieu du crime

Le même jour de la découverte de la dépouille de Chebeya, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité – et non le Premier ministre – publie «en catastrophe» un communiqué au nom du gouvernement. La rapidité de la réaction sent une panique certaine de la part des gouvernants réputés pour leur peu d’intérêt pour la communication. «Le gouvernement de la République Démocratique du Congo, dit le communiqué, porte à la connaissance de l’opinion nationale la mort, dans la nuit du 1er au 02 juin 2010 et dans les circonstances non encore élucidées, de Monsieur Floribert Chebeya Bahizire, président de l’ONG la voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme.» Le communiqué de souligner qu’«à ce stade, aucune piste n’est privilégiée, et le gouvernement exprime ses regrets et ordonne à tous les services, de sécurité et de renseignement, de mener, sans désemparer, des enquêtes, en vue de déterminer les circonstances exactes de cette mort.» «Le gouvernement de la République présente à la famille éprouvée et aux organisations de défense des droits de l’homme en République Démocratique du Congo, ses condoléances les plus attristées. Il les rassure de sa détermination à renforcer les mesures de sécurité, pour que les activités des organisations de défense des droits de l’homme en République Démocratique du Congo continuent à s’exercer sans aucune entrave. En attendant l’issue des enquêtes ouvertes à ce sujet, le gouvernement en appelle à la vigilance de la population et lui demande de collaborer activement aux enquêtes en cours.» Le ministre de l’Intérieur avait perdu de vue que la «communication de crise» repose sur une règle d’or : la vérité. Toute la vérité.

Jeudi 3 juin. A la surprise des parents et amis réunis au domicile de la famille Chebeya, Joseph Kabila envoie un «message de condoléances» à la veuve. Le porteur dudit messager n’est autre que Pierre Lumbi Okongo, le conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité. Selon des témoins, Lumbi a, à cette occasion, fait part à la veuve la «ferme promesse» de Joseph Kabila de «retrouver et de sanctionner les criminels». Et que «toute la lumière la lumière sera faite à la nation». Ce que Lumbi n’a pas osé dire à son interlocutrice c’est que les investigations sont menées par ses collaborateurs et non par des magistrats du parquet. Le vendredi 4 juin, ce sont des fonctionnaires du CNS (Conseil national de sécurité) qui interrogent des policiers de faction le 1er juin. Certains d’entre eux passent aux aveux en incriminant le colonel Daniel Mukalay. Celui-ci se barricade derrière des instructions lui données par l’inspecteur divisionnaire en chef John Numbi Banza. Qui a fait quoi ?

John Numbi «suspendu»

Samedi 5 juin, Joseph Kabila préside une «réunion extraordinaire» du Conseil supérieur de la défense. Sont présents : le Premier ministre Adolphe Muzito ; le ministre de l’Intérieur et de sécurité Adolphe Lumanu Mulenda Bwana N’sefu ; le monsieur des Affaires étrangères Alexis Thambwe Muamba ; l’Inspecteur divisionnaire en chef de la police nationale John Numbi Banza Tambo ; le chef d’état- major de la Force terrestre, le général major Gabriel Amisi Kumba ; le chef d’état- major de la Force aérienne, le général Major Massamba Mussungu; le chef d’état- major a.i de la Force navale ; le contre- amiral Emmanuel Kyabu Kaniki; le chef d’état- major particulier a.i du président de République, le général de Brigade Célestin Mbala Munsense. Que vient faire tout ce beau monde dans une affaire d’homicide qui est du ressort de l’appareil judiciaire? Parmi les invités à cette rencontre, on note la présence notamment du président de l’Assemblée nationale, du ministre de la Justice, du procureur général de la République, du directeur de cabinet du président de la République, du conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de Sécurité, de l’inspecteur général des FARDC et du commandant de la garde républicaine. Bref, toute la «garde rapprochée» était présente. Un seul point est inscrit à l’ordre du jour, à savoir la communication du chef de l’Etat.

Selon des sources, avant de délibérer, Joseph Kabila a demandé à John Numbi de quitter les lieux de peur qu’il soit juge et partie. Selon des témoins, Numbi a piqué une sainte colère devant une assistance médusée. Il a marmonné en swahili : «Vous ne pouvez rien faire sans moi.» Certains participants de clamer leur indignation devant cette «indiscipline caractérisée». Une décision tombe : l’Inspecteur général de la police nationale doit être suspendu. Au cours de la réunion, Kabila a informé les membres du Conseil de l’enquête judiciaire ouverte à l’office du procureur général la République, en vue de «déterminer les circonstances exactes de cette mort». Dans un compte-rendu, le ministre de l’Intérieur dit notamment que «les premiers éléments d’enquête ont abouti à l’interpellation et à l’arrestation de certains officiers de la Police nationale Congolaise.» Pas un mot sur l’identité des suspects.

Sur ces entrefaites, le ministre de l’Intérieur et sécurité publie l’arrêté n°25/CAB.VPM/ INTERSEC/106/2010 du 5 juin 2010 portant suspension «à titre conservatoire» de l’Inspecteur général de la police nationale. «Est désigné pour exercer, à titre intérimaire, les fonctions d’Inspecteur général de la Police nationale congolaise, l’Inspecteur divisionnaire adjoint Charles Bisengimana.»
Selon des sources, l’annonce de la «suspension» de Numbi aurait suscité quelques tensions dans la police et particulièrement au sein du fameux «Bataillon Simba». La garde prétorienne de Kabila a été mise en alerte et déployée dès les premières heures aux endroits névralgiques de la capitale. D’autres sources font état d’un tract trouvé à l’entrée de la Cité de l’UA sur leque on pouvait lire : «... nous connaissons tout ce que vous faites, mais votre fin est proche».

Commission indépendante d’enquête

Une soixantaine d’associations nationales et internationales de défense des Droits humains ont écrit, début juin, au président de la République d’abord pour dire leur horreur et ensuite d’exiger la mise sur pied d’une commission d’enquête indépendante. «Nous sommes profondément choqués et attristés par le meurtre de notre ami et collègue, Floribert Chebeya Bahizire, l’un des militants des droits humains les plus éminents et courageux de la République démocratique du Congo, écrivent-elles. La condamnation au niveau national et international de cet acte révoltant nous a réconfortés, mais nous estimons qu’il est crucial d’établir immédiatement une commission d’enquête crédible, impartiale et indépendante pour enquêter sur la mort de Floribert Chebeya Bahizire et la disparition de son chauffeur, Fidèle Bazana Edadi. Nous faisons appel à vous pour que vous apportiez les réponses appropriées sur ce sujet crucial.» «Les multiples annonces faites à propos de l’ouverture d’enquêtes par divers services de sécurité, la police et le parquet au cours des dernières 72 heures ne satisfont pas les exigences de crédibilité et d’impartialité nécessaires, ajoutent-elles. Aux vues des graves irrégularités qui ont caractérisé les précédentes enquêtes sur la mort de journalistes et défenseurs de droits humains au Congo, nous ne croyons pas que ces tentatives permettront la découverte de la vérité sur ce qui s’est passé ni qu’elles apporteront la justice pour ce crime révoltant.» Et de conclure : «Les enquêtes bâclées menées par le passé sur la mort de défenseurs des droits humains et de journalistes au Congo ne doivent pas se reproduire. Les enquêtes portant sur le meurtre de Pascal Kabungulu, défenseur des droits humains de Bukavu qui a été abattu en juillet 2005, le meurtre de deux journalistes de Radio Okapi - Serge Maheshe en juin 2007 et Didace Namujimbo en novembre 2008 - ainsi que du journaliste Franck Ngyke et de sa femme Hélène Mpaka tués à Kinshasa en novembre 2005, ont toutes été entachées de graves irrégularités et n’ont pas mené à la justice.»

Rapporteur de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires en RD Congo, Philip Aston d’enfoncer le clou en mettant en cause le gouvernement congolais dans la mort de Chebeya. Pour lui, «il n’y a pas de raison de penser que» les investigations entamées seront «une véritable enquête». Et ce, "particulièrement en raison des circonstances qui laissent penser qu’il est très vraisemblable qu’il y a eu une participation du gouvernement" dans l’affaire.

Offensive diplomatique

Lundi 7 Juin, le ministre des Affaires étrangères Alexis Thambwe convoque les chefs des missions diplomatiques accrédités à Kinshasa. Thambwe doit faire une «communication importante». Il s’agit de la mort de Floribert Chebeya. Dans une sorte de «plaidoirie», le ministre de relever que Chebeya «ne constituait nullement une menace pour la bonne marche des institutions de la République, et que même si tel avait été le cas, cela ne pouvait aucunement justifier la mort de ce compatriote.» Et de poursuivre : «Le procureur général de la République a été instruit pour mener une enquête en profondeur afin de savoir qui a commandité ce meurtre, et qui l’a exécuté car le gouvernement de la République Démocratique du Congo est déterminé à établir toutes les lumières possibles dans cette affaire.» Pour Thambwe, «au stade actuel nul ne peut dire qui est responsable de la mort de Monsieur Floribert Chebeya.» Il confirme néanmoins que «quelques officiers sont aux arrêts et d’autres le seront dans les heures et jours qui suivent.» Le ministre d’insister : «Le procureur général de la République a été, pour sa part, chargé de faire toute la lumière, et toute la lumière sera bel et bien faite.»
On le sait, depuis le 22 juin, le procureur général de la République a cédé le dossier judiciaire ouvert sur l’affaire Chebeya à l’Auditorat militaire. Au motif que les suspects relèveraient de la justice militaire. Mardi 6 juillet, on apprenait que Dolly Ibefo Mbunga, directeur exécutif intérimaire de «La Voix des Sans Voix» a été convoqué à l’auditorat militaire. C’est le flou artistique complet.

Amisi Mugangu, alias «Maike Kilo»

Le 16 juin, des diplomates en poste à Kinshasa reçoivent un courrier électronique. L’expéditeur se présente sous le pseudonyme de «Maike Kilo». Quelle est la teneur de ce message ? «Je suis un commissaire de la Police nationale congolaise du département des renseignements généraux, peut-on lire. Je suis le seul officier qui a échappé à la prison et seul officier qui a assisté et voire participé aux assassinats de deux activistes de Voix des sans Voix Je suis un des proches du colonel Daniel Mukalay. Je lui servais même de chauffeur.

Je suis passé aux aveux de tout ce que nous avions fait durant tout ce temps avec le Colonel Daniel.» «Maike Kilo» de se confesser en énumérant les meurtres, les enlèvements et des cas de tortures. «Une liste de gens à liquider se trouve au Bureau de l’Inspecteur principal, Colonel Daniel Mukalay. Parmi ces gens, nous citons Floribert Chebeya et son chauffeur. Je ne peux pas cacher ça car j’allais me retrouver en prison à ce moment mais Dieu m’a sauvé et c’est John Numbi l’IG lui-même qui m’a payé le billet Brazaville-Kampala via Addis abéba.» Grâce à une source diplomatique, la rédaction de Congoindependant amorce, dès le 17 juin, des contacts avec le commissaire adjoint «Maike Kilo» qui finira, au fil du temps, par donner sa véritable identité : Amisi Mugangu. Rendez-vous est pris pour une interview via le téléphone.

Qui a tué Chebeya ? «Nous étions à cinq le jour de l’assassinat. Le colonel Daniel notre chef direct, un inspecteur adjoint, une commissaire principale et deux autres sous commissaires.» A en croire Amisi, Chebeya devait être abattu le dimanche 23 mai 2010 à 20 heures chez lui. «Nous sommes arrivés chez lui le dimanche la nuit pour l’attendre dans sa rue. Nos sources nous avaient dit que monsieur Floribert n’est pas chez lui et doit venir vers 20 heures alors qu’il était déjà chez lui. L’opération a échoué.» C’est ainsi que le policier évoque ce qui s’est passé par la suite : «Lundi 31 mai, vers 10 heures, l’Inspecteur général lui-même, le général John Numbi a appelé le colonel Daniel dans son bureau, le protocole de l’IG peu en témoigner. Au retour du bureau de l’IG, le colonel nous a réunit, nous les proches. Il nous a dit ceci : sur ordre du général John Numbi et de la hiérarchie vous devez en finir avec le fameux Floribert Chebeya de «La Voix des Sans Voix ». Il a ajouté encore que l’IG attend demain une suite favorable donc du décès de Floribert et que nous effacions les traces.»

Quel a été le modus operandi? «Nous lui avions privé d’oxygène en l’étouffant. Nous avons ensuite attendu que tous les officiers quittent l’Inspection générale pour pouvoir commencer l’opération. Le colonel attendait le départ de l’adjoint de l’IG, le général Charles Bisengimana du bureau pour commencer l’opération. Car le «général Charles» est un élément gênant. C’est seulement après son départ que nous avons commencé l’opération. Un autre groupe opérait à l’extérieur en s’occupant du chauffeur aux environs de 19 heure30 comme ça.

Qui a donné l’ordre d’exécuter Chebeya? «C’est bel et bien John Numbi qui a instruit le «colonel Daniel» d’assassiner Floribert. Et moi je fais parti de ces assassins bien sûr (…), car c’est un service commandé.

Qui a commandité ce crime? "Comme je l’ai dit, l’ordre a été donné par la haute hiérarchie"

Quel en est le mobile? «Pour le Pouvoir et pour l’IG y compris mon chef «colonel Daniel», «Floribert» est un élément dangereux qui faisait voir au monde les «points négatifs» du régime. Floribert est mort à cause des rapports qu’il a remis aux organisations de défense des Droits de l’homme impliquant le Pouvoir.

Qu’en est-il du corps du chauffeur Fidèle Bazana ? «Quant au Chauffeur, son corps a été jeté dans le fleuve vers Kinsuka. Nous avions attaché le corps du chauffeur avec une corde et un gros caillou pour que son corps ne remonte pas »

Dans un communiqué daté 11 juillet 2010, l’association de défense des droits humains «La Voix des Sans Voix» (VSV) fait savoir que les conclusions du rapport d’autopsie pratiquée sur le corps de Floribert Chebeya Bahizire, directeur exécutif de la (VSV), confirme la thèse de l’assassinat. De même, John Numbi Banza Tambo, Inspecteur divisionnaire en chef de la police nationale reste le premier suspect. Aussi, la «VSV» exige-t-elle l’«arrestation immédiate» du numéro un de la police nationale. L’association réitère son exigence de la mise sur pieds d’une enquête indépendante afin de faire toute la lumière sur les circonstances exactes de la mort de ce valeureux défenseur des droits de l’Homme. L’association demande aux autorités congolaises d’éclairer l’opinion sur le sort réservé à Fidèle Bazana Edadi.

Il faut dire que le rapport d’autopsie semble confirmer les déclarations du commissaire adjoint Amisi Mugangu, à savoir que Chebeya a été torturé.

Les mobiles

Contrairement aux propos tenus par le ministre Thambwe devant les représentants du corps diplomatique à savoir notamment que Chebeya «ne constituait nullement une menace pour la bonne marche des institutions de la République», il apparaît que par son audace et son sérieux, ce défenseur des droits humains était devenu une sorte de «poil à gratter» pour le pouvoir kabiliste. Quelques exemples.

En février 2007, la « VSV » publie un communiqué intitulé : «Des Congolais arrêtés, détenus et portés disparus par les services de sécurité dépendant du chef de l’Etat». L’association dénonce dans la foulée «la politique des détentions illégales et d’arrestations arbitraires». «Plusieurs personnes se trouvent ainsi détenues non seulement dans l’ex-Prison centrale de Makala mais aussi dans des cachots de la Direction des renseignements généraux et services spéciaux de la police (DGRS) – dont le siège se trouve à l’immeuble Kin-Mazière.

Le 15 mars 2009, sous la coordination de Floribert Chebeya, plusieurs organisations de défense des droits humains préparaient un sit-in devant le Palais du peuple en protestation de la décision de Joseph Kabila de faire démissionner le Bureau de l’Assemblée nationale. Et ce suite, aux déclarations de Vital Kamerhe, alors président de l’Assemblée nationale, après l’entrée des troupes rwandaises sur le sol congolais dans le cadre de l’opération «Umoja Wetu». Depuis cet épisode, «Floribert» a été considéré comme un «partisan» à Kamerhe. Alors que le défenseur des droits humains et ses camarades voulaient se porter au secours de la «jeune démocratie» congolaise et surtout pour préserver le principe de séparation des pouvoirs.

A l’occasion de la commémoration du neuvième anniversaire de l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila, le 16 janvier dernier, la «VSV» a publié un communiqué demandant au gouvernement la réouverture du procès relatif à ce crime «en poursuivant les enquêtes pouvant déboucher sur un procès véritablement juste et équitable où comparaîtront les coupables, commanditaires et exécutants.»

Le 29 avril, le directeur exécutif de la «VSV» a invité les députés nationaux et les sénateurs «à accélérer la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), en remplacement de la CEI» (Commission électorale indépendante), institution d’appui à la démocratie dirigée par l’abbé Apollinaire Malu Malu. " C’est anormal qu’on continue à renforcer aujourd’hui la défunte CEI, au détriment de la loi qui devait être votée rapidement pour la mise sur pied de la CENI ", déclarait-il. Pour Chebeya, " la CEI a été, à outrance, instrumentalisée lors des élections de 2006 " qu’il a qualifié de " galvaudées ". Signalons enfin la volonté exprimée par Chebeya de déférer certains responsables impliqués dans les massacres survenus en 2007 et 2008 des adeptes du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo. Il s’agit de l’ancien ministre de l’Intérieur Denis Kalume Numbi, de l’inspecteur divisionnaire en chef de la police nationale John Numbi Banza et de l’inspecteur provincial de la police au Bas-Congo, Raüs Chalwe Mukuntu Ngwashi.

Au moment de boucler ce «papier», on apprenait que «Floribert» enquêtait sur un meurtre survenu dans la commune de Kinshasa. Un certain «major Tony» de la "Brigade canine" de la police nationale était dans le collimateur du regretté militant des droits humains. Cet officier de police serait un «parent par alliance» à John Numbi…

21 juillet 2010

Amnesty international épingle Air France




On se souvient du film Le Cauchemar de Darwin dans lequel le réalisateur autrichien, Hubert Sauper, suggérait que des avions cargos immatriculés dans l'ex-Union soviétique transportaient des cargaisons de perches du Nil à l'aller et des armes au retour entre l'Afrique et l'Europe.

Cette fois, si l'on en croit l'association Amnesty international, ce sont des grandes compagnies commerciales qui convoient, de drôles de caisses. Des caisses pleines d'armes à sous-munitions ou d'armes légères. Dans un rapport publié aujourd'hui, l'association basée à Londres épingle, entre autres, Air France.

En septembre 2008, raconte Amnesty, des pièces de mitrailleuses et de canons antiaériens auraient été chargées à bord d'un vol régulier (passager) d'Air France entre Sofia, la capitale bulgare, et l'aéroport Charles de Gaulle, à Paris. Puis le chargement a été acheminé jusqu'à Nairobi, au Kenya. Mais, selon l'association de défense des droits de l'Homme, sa destination finale était Kigali, la capitale du Rwanda.

«Il existait un risque substantiel et évident de détournement de ces pièces achetées par le gouvernement rwandais, note l'ONG. Ce type d'armes a été utilisé lors des combats qui ont sévi en République démocratique du Congo, entraînant le déplacement de plus de 220 000 personnes et la perpétration de graves violations des droits humains.»

A l'époque, Bernard Kouchner s'était rendu en urgence à Goma, dans le nord-Kivu, pour manifester le soutien de la France au gouvernement légal de Kinshasa, dont les troupes étaient balayées sur le terrain par les rebelles de Laurent Nkunda, soutenus par le Rwanda. Et Nicolas Sarkozy avait passé un savon au patron des opérations de maintien de la paix au sein de l'Onu, le français Alain le Roy. Cherchez l'erreur...

Un traité sur le commerce des armes est en cours de négociations aux Nations unies. Amnesty international appelle la communauté internationale à aborder d'urgence le problème des transporteurs.

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