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Dignité de Sans Voix/ Congo-asbl
18 mars 2010

un tribunal pénal international s'impose pour la RDCongo

La page de la guerre en République démocratique du Congo n’est pas encore tournée. L’heure est au bilan macabre. Mieux, le compte cruel de guerre se poursuit, allant de 2,5 millions de morts à 5.4 millions. Mais le journal américain, New York Times, sous la plume de Nicholas D. Kristol, vient de porter le compte à 6,9 millions de morts. Juste ce qu’il faut maintenant pour mettre en place un Tribunal pénal international pour la RDC. De peur que la guerre qui se poursuit à petit feu ne porte le compte à 10 millions de morts.

« Sans leadership fort, les combats en RD Congo continueront indéfiniment. Si nous n’agissions pas maintenant, quand le ferons-nous ? Quand on aura atteint les 10 millions de morts ? ». Cette plaidoirie émouvante est du Dr Mukwege, responsable de l’hôpital Panzi, près de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, recueillie par le journaliste de New York Times, Nicholas D. Kristol, paraissant aux Etats-Unis.

Lui aussi s’est intéressé au compte cruel de guerre en République démocratique du Congo dans son article intitulé : « Massacres en RD Congo… et pourtant nous savions ». Il fait allusion à l’holocauste juif qui a coûté la vie à 6 millions de Juifs. Pendant tout ce temps que l’on commettait ce crime contre l’humanité, chefs d’Etat, journalistes, religieux, citoyens ordinaires ont pu fermer les yeux sur ce meurtre.

L’histoire est en train de se répéter en République démocratique du Congo. « Pourtant, à ce jour, la guerre dans l’Est du Congo a non seulement duré plus longtemps que l’Holocauste, mais elle a été plus meurtrière, avec un bilan estimé à 6,9 millions de morts. Et que faisons-nous ? », s’est-il interrogé.

Cet article récent, soutient le rapport de Rescue Committee, IRC, qui avançait déjà le nombre de 5,4 millions de morts, reconnu par Mme Hillary Clinton, secrétaire d’Etat américaine. Mais par contre, deux chercheurs canadiens travaillant pour le compte de l’Université Simon Fraser, en Colombie –Britannique, avaient souligné que ce rapport avait exagéré. Il fallait diviser ce nombre par deux pour avoir une idée des morts de guerre en RDC.

Une étude qui avait suscité plusieurs interrogations sur les motivations profondes de ces deux chercheurs. Cherchaient-ils à minimiser ou à banaliser les morts de guerre de la République démocratique du Congo ? New York Times qui vient de se jeter dans la bataille des comptes cruels de guerre en RDC vient de raviver le débat. Les morts sont estimés à 6,9 millions.

TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL

Qu’il y ait 2,5 millions de morts ou 6,9 millions, il s’agit d’une véritable tragédie, d’un crime à haut degré contre l’humanité. Aucun Congolais ne peut se taire devant ce drame. Aucun dirigeant de n’importe quel pays du monde ne peut fermer les yeux face à un meurtre aussi épouvantable.

Mme Hillary Clinton, secrétaire d’Etat américaine n’a pas pu se retenir après avoir vu l’horreur à Goma. Elle a justifié sa motivation portant création d’un tribunal pénal international pour la RDC : « Les femmes et les filles en particulier sont victimes de sévices d’une ampleur inimaginable, car la violence sexuelle est devenue une tactique de guerre et a atteint des proportions épidémiques », s’indigne-t-elle.

Caritas International abonde dans le même sens pour stigmatiser la terrible tragédie que vivent les populations dans l’Est de la RDC : « La guerre a fait plus de 5 millions de morts et chaque jour, 1.200 personnes meurent des conséquences de ces conflits. Chaque mois, 40.000 personnes s’ajoutent au nombre de déplacés. Actuellement, on compte entre un et deux millions de déplacés et un million de réfugiés. Les viols systématiques et l’esclavage sexuel dans les zones de conflits ont contribué à l’augmentation du nombre de victimes du Sida », selon cette organisation caritative.

Mais lisons plutôt cet extrait du reportage émouvant de Nicholas D. Kristol de New York Times : « Jeanne et les autres filles étaient régulièrement attachées, les bras en croix, et violées par plusieurs miliciens. Rapidement, elle est tombée enceinte. Les viols n’ont pas cessé. Parfois même avec des bâtons, qui lui vrillaient les entrailles. Le fœtus malgré tout a survécu, mais Jeanne était encore trop peu développée pour un accouchement. Un des prisonniers, médecin, voyant que la jeune fille allait mourir en couches, lui a ouvert le ventre sans anesthésie et avec un couteau usagé, il en sortit un bébé, mort-né. Jeanne, à l’agonie, a été abandonnée dans un fossé, au bord de la route. C’est là qu’elle a été trouvée et emmenée à Bukavu. « Elle était totalement détruite à l’intérieur », raconte le Docteur Mukwege, 54 ans, responsable à l’hôpital Panzi.(…) Il a opéré Jeanne neuf fois en trois ans pour mettre un terme à son incontinence due à une fistule, avant qu’elle puisse repartir dans son village. « Il m’avait dit d’éviter les hommes pendant trois mois », se rappelle Jeanne. Trois jours après son arrivée au village, les miliciens sont revenus et l’ont encore violée. Les plaies se sont rouvertes. Le Docteur Mukwege l’a une nouvelle fois opérée, mais il restait si peu de tissus sains qu’il n’est pas sûr qu’elle puisse un jour être de nouveau continente. « Parfois, je me demande ce que je fais ici, lâche le docteur. Il n’y a pas de solution médicale. Ce qu’il faut, explique-t-il, ce n’est pas plus d’aide humanitaire, c’est un fort effort international bien plus vigoureux pour mettre fin à la guerre ».

« Cela veut dire faire pression sur le voisin rwandais… sur le président congolais, Joseph Kabila…. Que les Etats-Unis s’impliquent pour que des efforts soient faits concernant le contrôle du commerce des minerais. Pour que les chefs de guerre ne se servent plus du coltan, du zinc ou de l’or pour acheter des armes… ».

Oui. Cet effort international que les Etats-Unis sont en train de soutenir doit maintenant et plus que jamais se traduire par la mise en place d’un tribunal pénal international pour le Congo. Pour que ces millions de morts ne soient pas morts pour rien. Et pourtant, on massacre en RDC, tout le monde le sait, mais personne ne réagit.






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